Guitare jumelle ''Texas''

Depuis quelques jours, on travaille sur plusieurs projets pour faire avancer les choses. En gros, ça va nous permettre d'avoir toujours quelque chose à faire entre les temps de collage ou en attente d'instruction.

Pour avancer dans les commandes de guitares classiques, on débite des barrages de cèdro, 5 ensembles. On essaie de jointer une table ou un dos par jours, plusieurs commandes de guitares Semi-hollow ont étés passées dont une guitare avec dos et table des mêmes pièces de bois qu'une archtop de 15''. Les dos et éclisses sont de noyer de l’Oregon et les tables sont d'épinette suisse ''Bear claw''. Magnifique!

On passe aussi beaucoup de temps sur la guitare jumelle ''Texas''. Le dos est maintenant incrusté d'un ''Longhorn'' en argent sterling. La table, comme le dos, est grossièrement façonnée. On nettoie les arches avant la mise en épaisseur finale, toujours à l'aide de lames d’ébéniste et de noisettes en se servant de lampes bien positionnées pour avoir une meilleure idée du relief. Une fois que les arches extérieures sont belles, propres et régulières, on peut s'y fier pour la mise en épaisseur par l'intérieur.

Vincent plie les éclisses sur le fer. Ce noyer, même s'il est ondé, plie très facilement. Pas besoin de l'humidifier de façon exagérée ou de le surchauffer. Étrangement, quand cette essence est chauffé, son odeur me fait penser à quand on prépare l'absinthe avec le sucre...c'est pas désagréable.


Un peu plus tard, j'ajuste le bloc de manche sur les éclisses. L'éclisse qui va faire contact avec le manche est préalablement coupée et ajustée pour faire un joint parfait à 90 degrés avec l'autre éclisse. L'ajustement du bloc se fait progressivement à l'aide de limes et de lames. C'est un travail de luthier. On colle le tout et on laisse reposer, mais pas trop, le manche est déjà presque prêt pour celle-là. Il y a du travail à faire.

Steven travaille plus sur Catherine. La surface de collage du talon de manche sur la caisse doit être parfaitement droite (comme n'importe quelle surface de collage). Il utilise différents outils: rabots, limes, lames d’ébéniste rigides et notamment un ciseau de charpentier japonais ''slick'' d'une largeur de 2 pouces et 1/8.

Sur le manche, il prépare grossièrement le tenon pour se faciliter la tâche lors du vrai ajustement qui devrait avoir lieu bientôt.

Avant de poser le sillet de cordier, la table est complètement nettoyée à la lame d'ébéniste et scellée au schellac blond. Si la table n'était pas scellée, la poudre d'ébène risquerait de la contaminer lors de l'ajustement. C'est là qu'on voit la différence entre une table sablée et une table finie à la lame. La profondeur et le relief du grain ressort beaucoup plus grâce à cette technique, c'est étonnant et surtout difficile de le rendre à l'aide d'une photo.



Une fois le Schellac sec, Stephen ajuste le sillet en se servant de craie pour indiquer les points de contacts entre le sillet et son emplacement. Quand la craie se transfère partout, on peut coller.




 Les semaines passent vite, ça fait déjà cinq semaines que nous sommes arrivés et j'ai l'impression que ça ne va pas aller en ralentissant. Le rythme de travail s'améliore, tout le monde s'habitue à travailler ensemble simultanément. Dans les temps libres, on affûte, rectifie ou fabrique des outils, pas de temps perdu!

Colin

filets

Depuis trois jours, nous travaillons d'arrache-pied sur la préparation des filets.

Les éclisses des la 18'' ont étés nivelés par Stephen. Quelques fois avec une un Block plane, d'autres parties avec une lime ou une lame d'ébéniste.

Vue que les éclisses sont ondés, je nivelle les tout avec un bloc à sablé. Je commence au 150 et fini au 220. On ne monte pas plus en abrasion, on doit poser les filets.

Pendant ces trois jours, Colin a patiemment ployer 2 paires de filets en ébène indien qui étaient loin d'être coopératifs.

Avant de faire la passe de toupie, Stephen utilise son outil à filets qui vient directement de crémone, pour pré-couper la table afin d'éviter des déchirements.

Ensuite, on place la guitare dans un stabilisateur semblable à celui chez Bruand. On utilise une tour sur laquelle est montés la toupie, puis on fait la passe.

Ensuite, on encolle le table pour faire lever le grain. C'est vraiment impressionnant à quel point le grain réagit à la colle. Cette technique permet d'améliorer le joint, de durcir le coté de la table avant de repasser la toupie et de mettre un peu de colle partout avant de coller les filets.









Une fois la colle complètement sèche, on repasse la toupie.

Ensuite, on les colle avec de la colle animale!

Distributeur de ruban!!!! j'en rêvais.

 Voilà une guitare fraîchement terminée et son étui Français. Oui, un étui BAM très joli.

Vincent

Jointage de table archtop

 Aujourd'hui, on jointe la table de la guitare jumelle de Catherine (celle dont on vient d'assembler la caisse). Celle la porte le thème du Texas et n'est pas encore vendue. C'est aussi une caisse de 18'' en noyer avec une table d'engleman. Pour un collage comme ça, la colle animale doit être fraîche, donc on prépare un nouveau mélange. Pendant qu'il cuit, on s'occupe chacun de notre bord.

 Stephen nettoie les courbes de Catherine, Vincent celles de la guitare classique. Ils nivellent le dos et la table aux éclisses en préparation à la pose des filets.

 Je nettoie des filets d'ébène indien en préparation au ployage et les plie. Cet ébène ne se laisse pas plier aussi facilement que l'ébène que j'ai travaillé avant. Il a tendance à tordre violemment et je dois le garder humide constamment pour le convaincre de prendre une forme.

 La colle est presque prête, Stephen nous montre sa technique pour jointer.

La table a déjà été choisie quelques jours auparavant. Les surfaces ont été nettoyées et encollées (mettre de la colle sur la surface de collage et en bout de grain pour amoindrir la réaction du bois au collage réel). Après quelques jours de séchage, il vérifie la distorsion de la pièce. Celle-ci a à peine bougée, mais il dégauchit le tout pour s'assurer que le collage va bien se dérouler, que les pièces ne vont pas balancer. Il égalise les deux pièces au niveau du joint pour en faciliter la vérification.

Moment crucial, jointage à l'aide d'un no. 8 de Lie-Nielsen. La pièce n'est pas dans un étau, ça risquerait de tordre la pièce, c'est pourquoi il utilise deux serres contre une surface dure et droite. En quelques passes, les marques de la dégauchisseuse sont parties, l'angle de la surface de collage est parfait (89 degrés) et les copeaux sont de pleine largeur et de pleine longueur.

Après vérification, le joint est parfait, la colle est prête.

 Sous quelques lampes radiantes, Stephen applique une quantité généreuse de colle. Les deux pièces sont ensuite alignées, pressées contre les deux premières serres et vers le bas.

Les serres sont posées de façon à ne pas induire de tensions indésirables dans les pièces.


On vérifie si le joint est aussi beau en dessous que sur le dessus, si la colle à bien giclée là aussi, tout est beau. On ne nettoie pas vraiment la colle pour éviter d'assécher le joint.

Rien de chinois mais faut bien le faire. Et avoir un Lie-Nielsen no.8. Des questions?

Aujourd'hui on s'en va prendre un bière, donc voici quelques belles photos qui ne sont pas encore dans le blog.

Vérification de la surface devant la fenêtre

un GROSSE dégauchisseuse pour passer une 18'' au complet avant joint

The Marchione Block plane! Is it big enough for you?

Nouvelles plaque d'électriques en tinanium

De retour au travail après une fin de semaine bien remplie, d'escalade, de viande et de vin rouge!

Lundi, on travail sur une série de manches vissés de guitares électriques. Le manche n'est que dégrossit en forme ronde, il faut donc donner la forme finale au manche le raccorder à la tête et au talon qui eux sont finis. Nous sommes encore surpris de voir à quelle vitesse une lame d’ébéniste bien affûtée accomplit le travail.

La talon doit être aplanit pour s'assurer d'un contact parfait avec le corps. On utilise nos rabots en vérifiant la progression à l'aide d'un droit d'ingénieur. Le manche est ensuite sablé pour la finition.

Il faut aussi raffiner le bout des frettes. Taka nous montre la technique qu'ils utilisent. Elle est très différente de celle qu'on a appris à l'école. Sans Masquer la touche, on utilise une lime triangulaire aux coins arrondis pour former un chanfrein régulier au bout de la frette. Il fait faire attention à ne pas marquer la touche avec la lime, mais si c'est bien fait, le résultat paraît très propre et raffiné.

Mardi, après avoir fini la série de manches, c'est le temps d'assembler le corps d'une Hollow-body. Les surfaces de collage sont nettoyés au rabot et le tout est collé à la colle animale. Quand on utilise la colle animale avec des surfaces aussi grande que ça, c'est important de raccourcir le temps nécessaire pour le collage. Pour aligner les pièces, on pose une série de petits gougeons. De plus, le collage se passe sous une lampe radiante pour pour que la colle reste liquide le plus longtemps possible. Les deux parties sont installées dans des moules qui épousent la forme exacte des voûtes de dos et de table. Ils répartissent la pression des serres beaucoup mieux que des simples cales.

Mercredi, on colle le dos de la guitare classique. Il a fallu attendre tout ce temps parce que l'humidité relative était trop haute dans l'atelier. Mieux vaut attendre une peu que de finir avec une guitare déformée. Le processus est semblable que pour la ''Hollow-body''. Lampes radiantes et cales spécifiques. Celles-ci ont la forme exacte des éclisses et l'épaisseur des contre éclisses pour appliquer une pression régulière seulement aux endroits nécessaires. Deux autres cales vont sur le pied du manche et sur le tasseau.

On nettoie finalement le corps collé hier, toujours à l'aide d'une lame d'ébéniste.









Pour l'instant, Stephen et nous n'avons pas trouvé un rythme de travail constant. On finit par se séparer le travail quelques fois Vincent et moi, ça nous permet d'observer ce qui ce passe autour et de magasiner des outils merveilleux sur internet. On se fait demander de travailler sur des projets de plus en plus importants. C'est bien de voir que Stephen a confiance en nous et c'est agréable de rencontrer quelques défis!

Plus de photos demain,

Colin